rue de Potter (Louis de Potter) (1786-1859)
Publiciste et journaliste, homme politique. Louis De Potter fut célébré comme le symbole même de « l’union nationale » (Henri Pirenne), tel un « journaliste révolutionnaire » à l’origine de la naissance de la nation en 1830. Anticlérical, ayant passé dix ans en Italie (Rome et Florence de 1811 à 1823), De Potter prôna l’alliance avec les catholiques afin de mieux « bafouer, honnir et poursuivre les ministériels ». Interné aux Petits-Carmes par le gouvernement hollandais, il n’en continua pas moins à collaborer à la presse d’opposition et à publier des brochures en faveur de la liberté de la presse (La Lettre de Démophile au Roi). Bientôt accusé d’agitation révolutionnaire, il fut condamné à huit années de bannissement. Membre du Gouvernement provisoire en septembre 1830, soutenu par les classes populaires, il ne se reconnut pas dans la monarchie constitutionnelle qui, selon lui, avait volé la révolution au peuple. De Potter influença le Français Lamennais avec lequel il rédigea l’Acte d’Union, en 1831, appelant à une vaste fédération des catholiques libéraux d’Europe. Se retirant de l’action politique à la fin des années 1830, De Potter continua à soutenir financièrement la presse démocrate radicale jusqu’à sa mort. Il le fit au nom de la liberté de la presse, même s’il y dénonçait les atteintes « à la propriété » et « à la famille ».