avenue Louis Bertrand (Louis Bertrand) (1856-1943)

Publiciste, journaliste et homme politique. Né dans un faubourg populaire de Bruxelles, Louis Bertrand quitta l’école au terme des primaires, contraint de gagner sa vie. Apprenti tailleur de pierres puis marbrier, il poursuivit son éducation à l’école de dessin de Schaerbeek et Saint-Josse. Dès cette époque, il prit part aux premières grèves ouvrières. Membre de la section belge de l’Association internationale des Travailleurs (AIT), secrétaire de la Chambre du travail (fédération des sociétés ouvrières de Bruxelles), il adhéra à l’action politique, au plus tard en 1877. Municipaliste convaincu, il réalisa entre 1895 et 1920, une grande partie de son parcours politique à Schaerbeek, en tant que conseiller communal et échevin des finances. Il y fonda le Foyer Schaerbeekois dans le cadre d’une politique de grands travaux publics. Il fut à l’initiative des premiers organes bruxellois du socialisme (notamment La Voix de l’Ouvrier, 1878-1881 et l’hebdomadaire satirique illustré La Trique, 1879). Cofondateur du Parti ouvrier belge, il devint également l’un des principaux rédacteurs et l’administrateur du journal Le Peuple. Membre du bureau du POB, il fut élu représentant de Soignies à la Chambre en 1894 et de Bruxelles de 1900 à 1926. Pionnier du mouvement coopérateur en Belgique, il fut l’un des administrateurs de la Maison du Peuple de Bruxelles. Il présida ensuite la Fédération des Coopératives belges, et siégea au comité de l’Alliance coopérative internationale (1904-1921). Il fut administrateur de diverses sociétés dont la Banque belge du Travail, la Prévoyance sociale (assurances), la CGER et même Lever Belgium, filiale de l’entreprise anglaise productrice du savon Sunlight, aux vues sociales avancées. Il fut également l’historiographe du mouvement socialiste belge et publia de nombreux ouvrages, parmi lesquels Cinquante années de bonheur (1880), Histoire de la coopération en Belgique (1902), Ernest Solvay réformateur social (1918), Souvenirs d’un meneur socialiste (1927), etc.